samedi 20 septembre 2014

Commencer par interdire...


Ca fait longtemps que j'y pense, que je rumine, que je me retiens... Parle de ça, parler de ce tabou, parler de ce sujet qu'on ignore, qui nous révolte tous mais que pourtant on entretient..

Cette honte cachée, les enfants martyrisés. Les enfants violentés, la maltraitance infantile, les enfants torturés, battus, humiliés, frappés, piétinés...

En France, un enfant meurt chaque jour sous les coups de ses parents. Ou deux. On ne sait même pas exactement. "Le chiffre noir", celui qui fait peur, celui qu'on voudrait cacher sous un tapis, enfermer dans un placard, celui dont on se dit, "ce ne peut pas être en France, ce n'est pas possible, on doit se tromper. Tout mélanger, tout confondre."

Alors, alors, c'est vrai, tous les enfants maltraités ne meurent pas. Ils grandissent tant bien que mal, blessés dehors, blessés dedans, meurtris, handicapés, salis, démolis, ...n'ayant retenu de la vie qu'un seul précepte : la violence est une façon de s’exprimer et de gagner.

C'est difficile de parler de tout ça, de parler d'eux, ces innocents sacrifiés, je me crispe devant mon ordinateur, des images sordides dans la tête, la poitrine qui me brûle et les yeux qui piquent..

Il suffirait pourtant ....de commencer... Commencer à changer...Montrer la voie... MAIS QU'EST-CE QU'ON ATTEND...... ??

Ce fut d'abord la Suède, qui en 1979, a légiféré et interdit les châtiments corporels sur les enfants, en inscrivant dans son Code de la Parentalité que désormais "les enfants devraient être traités dans le respect de leur personne et leur individualité et ne pourraient être soumis à un châtiment corporel ou à tout autre traitement humiliant".

"Châtiment corporel : mode de punition dans lequel une douleur physique est infligée". Tape, fessée, gifle, pinces, morsures, tirage de cheveux, d'oreilles, coups de pieds, coups de bâtons, de ceinture, ...J'en oublie. J'ai mal au coeur.

 Un châtiment corporel, c'est un geste qui s'il était fait à un adulte, constituerait une AGRESSION.

 Depuis 35 ans et la Suède qui a ouvert la voie, 21 pays ont suivi. Citons l'Allemagne, la Grèce, le Portugal, l'Espagne, la Finlande.... Et la France, bien sûr.

Non, la France n'a pas signé. La France ne VEUT Pas signer. Juin 2013, les députés l'ont encore décidé et clamé devant l'Assemblée Nationale : "une petite fessée n'a jamais fait de mal à personne, on en a tous eu.... et on va bien aujourd'hui, alors où est le problème.  Laissons les parents rester maîtres chez eux."

Car tout le problème est là. Châtiment corporel. Violence éducative ordinaire.................... .Maltraitance..... ?
On ne veut pas être jugés. Jugés pour notre impatience, notre inexpérience, notre exaspération, notre abandon en tant que parents, on ne veut pas que les gens se mêlent de cette éducation qu'il est si difficile de donner.

Qu'il est délicat de parler de tout ça. Ne pas donner de leçon, mais ne pas se taire, ne pas faire comme si tout allait bien, comme si l'on pouvait tout se permettre.

Alors je vous laisse une question :

comment se fait-il, comment est-il possible, qu'en France, au 21è siècle, 
-> un homme n'ait pas le droit de frapper sa femme
-> un homme n'ait pas le droit de frapper son animal
-> mais qu'il n'y ait pas encore de loi pour lui interdire de frapper SON ENFANT .......................?

Clip "la Gifle de la Fondation pour l'enfance" :
https://www.youtube.com/watch?v=72_i3SJbuhQ

Scène du film "El bola"
https://www.youtube.com/watch?v=KKca5PCVVSc

Et le film récent de Marion Cuerq sur l'exemple de la Suède
 http://www.oveo.org/si-jaurais-su-je-serais-ne-en-suede/



3 commentaires:

  1. ben si il y a des textes, heureusement, relatifs aux mauvais traitements à l'égard des mineurs ... le souci n'est pas tant de légiférer, la France est très spécialiste, mais de mettre en application ... et pour mettre en application il faut qu'il y ait signalement, information préoccupante comme ils disent dans le métier des travailleurs sociaux et là c'est une autre paire de manches.
    J'ai plus que potassé le sujet lors d'un stage en immersion en PMI pendant un mois durant.

    Le modèle de la Suède ne me fait pas du tout rêver non plus, après le visionnage d'un reportage sur leur politique anti-fessée et toutiquanti, des parents excédés par une journée de travail récupérant leurs 4 mioches, la mère "craque" met une fessée à l'un de ses enfants ds la rue. Verdict, placement de la fratrie, bracelet électronique pour la mère qui doit rester cloitrée cz elle : qu'est ce qui est plus traumatique : la fessée (qui est, je suis bien d'accord pas éducative) ou de séparer pour x semaines une fratrie de leurs parents ???? je pense que la réponse est toute trouvée ....

    La vraie question : que peut on faire pour aider des parents en péril éducatif ???? Assez de culpabiliser les mères, je pense en particulier aux mères célibataires ...

    Je réagis, tu vois, Sophie :)

    La dame à qui tu as du penser vendredi dernier à cause des ampoules aux pieds !!! lol

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  2. Je comprends... Et je tiens à ce qu'il n'y ait pas d'amalgame.. Et effectivement, que peut on faire pour aider les parents ?
    Pour la Suède, as tu vu le récent " si j'aurais su je serais né en Suède ? ". Il apporte un éclairage très intéressant sur la question

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  3. Non pas d'amalgame, juste un échange d'expériences :D
    Pas vu le doc que tu cites, qd j'aurai un moment je trouverai ça sur la toile ;)

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