lundi 29 septembre 2014

Frères et soeurs, ..."que du bonheur" ?


Ce matin en allant réveiller mes Grands pouet pouet pour l'école (ils rougiraient sans doute s'ils savaient que je parle d'eux en les nommant comme ça), j'ai découvert , affichée sur leur porte de chambre, un étrange papier.
Une feuille de bloc-note, soigneusement collée sur la porte , tenue par de multiples autocollants (j'ai banni le scotch récemment lorsque j'ai découvert qu'ils faisaient des rubans de scoth destinés à n'être que posés par terre....)
Une belle feuille , comme un serment, un contrat entre un frère et une soeur très fusionnels, mais qui se chamaillent parfois. Un contrat de "non-dispute" ou comment y arriver, comme ils l'ont intitulé.

Vous savez ce que c'est, dès qu'il y a deux enfants, les conflits sont parfois inévitables. Ils sont plus ou moins fréquents, selon l'âge des enfants, selon les tempéraments, les circonstances familiales, le déroulement des journées, ..plus ou moins violents, se règlent plus ou moins tout seuls, mais ils existent, partout .

Alors comme mes enfants n'échappent pas à la règle, et qu'il leur est arrivé de se disputer violemment malgré toutes mes précautions, mes demandes, les règles de vie expliquées, j'ai approfondi le sujet, car mes enfants sont grands et que les enjeux sont importants et que parfois les disputes sont plus difficiles à régler qu'avec des "tout-petits". Approfondi le sujet, beaucoup lu et questionné, parce qu'il n'est à mon sens pas souhaitable, et inutile de simplement punir, séparer, menacer, c’est plus complexe que ça, la rivalité dans la fratrie. Je suis dans un cheminement de parentalité bienveillante et j'ai envie de continuer à respecter mes enfants et les accompagner dans leur chemin, même si parfois les situations sont très tendues.
Mais alors que faire, face à des enfants qui se disputent, se chamaillent sans cesse, sont jaloux l'un de l'autre, ...que faire pour ne pas sortir de ses gonds, pour les faire cesser, pour les aider à trouver une meilleure harmonie?
Vaste sujet, dont je n'ai pas la prétention de faire le tour aujourd'hui (ni jamais...ce serait d'ailleurs laisser entendre qu'il existe une recette "miracle" et qu'en l'appliquant, tout est réglé, pour tout le monde). Mais je peux vous donner quelques clés, quelques outils de parentalité bienveillante, glanés au fil de mes lectures, de mes expériences, de mes échanges lors de réunions parentalité, d'ateliers de communication familiale que j'animais, de lectures que j'essaie de trouver le temps d'avoir.
Ces conseils s'adressent plutot à des enfants ayant déja au moins 5 ans, vous pouvez vous référer au livre 'j'ai tout essayé" d'Isabelle Filliozat pour les plus jeunes, livre que je vous ai présenté ici.

1) Tout d'abord il est indispensable à mon sens de ne pas frapper un enfant. Quoi qu'il se soit passé, même si un enfant a frappé l'autre, usé de sa force, bousculé, fait mal, ne le tapez pas. On peut évidemment sentir que l'on sort de ses gonds, ou être blessée de voir un enfant arriver le nez en sang, ou pleurant à grosses larmes parce qu'il a été poussé. Sentir la colère monter en se disant "comment peuvent-ils en arriver là entre frère et soeur ?"

Mais taper, donner une fessée, une gifle, secouer l'enfant ne fera que lui envoyer le message suivant : "ne frappe pas ton frère sinon je te frappe à mon tour". C'est un non-sens, et de ce fait, cela n'a aucune vertu éducative.Alors voilà, le premier conseil, est de tout faire pour ne pas recourir à ça. Avant d'aller voir vos enfants, de dire quoi que ce soit, respirez un grand coup, criez un bon coup seule dans une pièce si vous voulez, faites un time-out de quelques secondes pour vous concentrer et réfléchir à la façon dont vous allez régler le problème, mais tenez bon, interdisez vous de frapper.

2) Lorsque vous allez les voir, écoutez les. Préparez vous à accepter leurs sentiments, même négatifs (surtout négatifs en l’occurrence !) : "je le déteste", "je n'aurais pas voulu qu'il naisse", " elle est complètement stupide"..., tous ces sentiments sont pénibles à entendre, mais il est important que les enfants puissent les exprimer. Vous pouvez ensuite leur proposer de soulager ces sentiments de façon symbolique (un dessin pour dessiner sa rage, taper contre un coussin, etc..)

3) Ne faites pas de comparaisons. Aaah, qu'il est tentant, le jeu des comparaisons, pour stimuler celui qui ne va pas assez vite, qui n'obéit pas aussi bien, pour valoriser celui qui est "sage", ou qui fait rire... Non. Chaque enfant est unique, avec son histoire, sa place dans la fratrie, dans la famille, son caractère, ...essayez de traiter chacun de vos enfants comme une personne distincte, unique. Veillez également à ne pas enfermer vos enfants dans des étiquettes : "la raisonnable", "la tornade", "le râleur", etc...

4) Les enfants sont très jaloux entre eux, qu'ils l'expriment par des mots ou par des comportements d’irritation, de moquerie, de réclamations... Ne donnez pas forcément à vos enfants la même quantité., cherchez plutôt à donner à chacun selon ses besoins.

5) S'ils en viennent aux mains, tout dépend de "l'intensité" de la dispute Vous pouvez commencer par décrire ce que vous voyez : par exemple, "je vois un petit garçon qui vient de prendre la barbie de sa grande soeur, et qui a défait tout ce qu'elle avait installé". Cela paraît simpliste mais c'est très efficace, surtout si vous y rajoutez les sentiments que vous devinez : "oh je pense que tu dois être fâché qu'il t'ait pris les légos que tu venais d'apporter". Souvent à cette étape, vous pouvez réussir à les faire trouver une solution ensemble (vous pouvez leur suggérer).
S'ils se sont tapés ou continuent à crier , intervenez. Autant il est souhaitable de les laisser parvenir à trouver des solutions ensemble (d'ailleurs on remarque souvent que les conflits se réglent en quelques secondes lorsque l'on n'intervient pas) , autant il est indispensable de veiller à la sécurité physique et psychologique de vos enfants. N'hésitez alors pas à fixer des limites, rappeler que l'on a le droit d'être en colère mais pas de taper, laissez vos enfants dire ce qu'ils ont sur le cœur, et si besoin séparez les le temps qu'ils se calment et réussissent à aborder l'autre plus sereinement.
Il est important également en cas de violence physique de vous occuper en priorité de la "victime", consoler, sécher les larmes, avoir de l'empathie, formuler ce que l'enfant ressent (tu es triste, tu es fâchée, tu es déçu, tu en as marre).. tout en montrant ensuite à l"agresseur" que vous savez très bien qu'il est capable d'être "gentil" parfois.

6) Penser enfin que parfois les enfants se disputent tout simplement pour "décharger des tensions", mauvaise journée, fatigue, frustration (pas pu faire ceci, pas pu jouer longtemps, papa pas rentré, maman débordée) et que là encore l'ECOUTE est capitale.  Prendre un temps pour écouter vraiment,être "connecté" à son enfant pour lui montrer que l'on est présent pour lui, qu'il peut compter sur nous et se laisser aller.

Pour aller plus loin dans cette thématique, je vous propose quelques lectures fort enrichissantes



 Numéro 42 de Grandir Autrement sur la Fratrie, j'adore la couverture, j'ai cru y voir mes 3 enfants lorsque je l'ai achetée (premier numéro en kiosque), j'étais toute émue et impatiente de le lire. Vous pouvez le commander ici


Relations frères-soeurs, du conflit à la rencontre de Catherine Dumonteil-Kremer.
Frères et soeurs sans rivalité, manuel de survie pour une famille plus sereine. 
Ces livres sont déclinés en en ateliers  (ainsi que d'autres thématiques familiales dont je vous parlerai ultérieurement).



Je vous souhaite de progresser dans votre cheminement de parents afin d'avoir une famille où chaque membre se sent épanoui, respecté, aimé, et où l'harmonie essaie de régner, même si ce n'est jamais un long fleuve tranquille.



ma page facebook est

2 commentaires:

  1. superbe article...merci pour ce recadrement et surtout sur le mal que ca fait à l'enfant de ne pas se controler (hurler, claque lors de conflits entre enfants ou meme entre parent /enfant)...
    il est tellement plus simple de crier mais le self contrôle c'est vraiment du respect...
    malgré la fatigue intense, le stress de donner une mauvaise education, il ne faut jamais oublier que c'est l'enfant en priorité. en tant que parent nous sommes leurs piliers et leur exemple... à nous vraiment de leur inculquer les bonnes valeurs.

    RépondreSupprimer
  2. Petit beug... Donc je n'avais pas fini!...
    [...]
    Merci pour tes conseils
    Bises

    RépondreSupprimer

Vous pouvez tout à fait laisser un commentaire sans vous inscrire ! Pour cela, il suffit de choisir "Anonyme", tout en bas dans le menu déroulant.
Si vous n'y arrivez pas, envoyez moi votre commentaire par mél ;-) juste1truc@gmail.com
merci